Après avoir, en 2017, fait grincer bien des dents par une sortie saumâtre sur l’électricité au Burkina Faso, Emmanuel Macron a de nouveau été rattrapé par ses excès de familiarité lors de sa tournée présidentielle dans trois pays d’Afrique, fin juillet.
Une vidéo montrant le ministre des Affaires étrangères béninois essuyant ostensiblement son costume à la suite d’une tape sur l’épaule perçue comme condescendante a suscité l’hilarité sur les réseaux sociaux. Et si le principal intéressé s’est confondu en dénégations embarrassées, l’interprétation de cet épisode par tant d’internautes suffit à démontrer que l’opinion publique africaine a la dent dure à notre égard. Cette animosité tend d’ailleurs à s’envenimer, à l’heure où certains de nos rivaux, de la Turquie aux Émirats arabes unis, peuvent, de leur côté, se targuer de cotes de popularité au zénith.
La France n’aura pourtant pas lésiné sur l’aide au développement ou sur la repentance postcoloniale. Sur ce dernier point, Emmanuel Macron, tancé par un parterre de quidams lors du lamentable Sommet Afrique-France de Montpellier en octobre 2021, aura indiscutablement touché le fond.
Le sang versé par nos soldats contre le terrorisme islamiste au Sahel n’a pas davantage été payé de retour. En témoignent les effets de manche de la junte malienne, qui aura encore une fois, dimanche 31 juillet, aligné les poncifs sur le néocolonialisme français. Et peu importe, au passage, que son propre bilan face aux djihadistes depuis notre désengagement militaire soit d’une rare médiocrité.
Notre armée, en passe de se redéployer au Niger, devra donc enfin conditionner son sacrifice à des dividendes politiques.
Mais l’insistance des autorités nationales à limiter les effectifs français présents autour de la capitale n’augure, à cet égard, rien de bon…
Combien de temps encore la France travaillera-t-elle pour le roi de Prusse, à la grande satisfaction d’autres puissances, promptes à tirer les marrons du feu sans coup férir ? On fustige, à juste titre, l’opportunisme de la Chine dans ses relations avec l’Afrique. Mais une conception plus rationnelle de nos propres échanges avec ce continent ne serait-elle pas la bienvenue, au regard de la lassitude de tant de Français face à ce qu’ils considèrent trop souvent comme un marché de dupes ?
C’est, en tout cas, ce que j’appelle de mes vœux, au travers de mes travaux parlementaires. Puisse cette proposition de bon sens être enfin entendue.
Dominique Bilde
https://rassemblementnational.fr/communiques/emmanuel-macron-et-lafrique-lhumiliation-permanente