C’EST LE 9 AVRIL que le premier tour aura lieu pour les Français de l’étranger, ces quelque deux millions d’« expats » qui vi- vent aux quatre coins du monde. On en a peu parlé au fil de la campagne, car cet électorat vote habi- tuellement avec la meute. En 2017, au second tour, seuls 10 % avaient choisi Marine Le Pen, qui n’était arrivée première qu’en Syrie.
Au Canada, où les Français sont plus de 100 000, chiffre de ceux qui ont fait les démarches pour s’inscrire sur les listes consulaires, on vote à gauche : on a voté en grande majorité Macron, comme on avait voté Hollande et Royal aux scrutins précédents.
Le Rassemblement national Malgré ce positionnement très marqué de la diaspora, le Rassemblement national a toujours gardé un lien avec les « expats » canadiens, grâce à des cadres présents aux Etats-Unis et au Canada, qui relaient les communications des partis. Il y a six ans,
Marine Le Pen était d’ailleurs venue saluer la communauté française au Québec, tout comme Loup Viallet quelque temps après.
Ce scrutin a toutefois fort peu mobilisé les partisans du RN au Québec : à cause de la Covid, les débats habituellement tenus dans les universités, endroit idéal pour rejoindre les étudiants français de passage en Amé- rique, n’ont pas eu lieu. Et à cause de la dissémination de la communauté, des campagnes de terrain n’auraient que peu d’impact.
Toutefois, le secrétaire national de la Fédération des Français de l’étranger (FFE), Denis Franceskin, n’exclut pas des événements entre les deux tours si Marine Le Pen est présente au second tour.
Franceskin, qui avait anticipé en 2017 la vague Ma- cron, estime cette fois que le RN pourrait causer la surprise, le parti étant dans « une dynamique jamais vue » et Macron ayant un « passif lourd ». La marche reste toutefois élevée, les Français du Canada ayant été par le passé moins enclins
à appuyer le RN.