DÉMISSION DU PREMIER MINISTRE ITALIEN GIUSEPPE CONTE

CONTEXTE
Après la crise de gouvernement provoquée par la rupture entre Giuseppe Conte et son allié Matteo Renzi , Conte avait survécu de justesse au vote de confiance du Parlement. Appuyé par la Chambre des députés, il n’avait obtenu qu’une majorité relative au Sénat avec 156 voix contre 140, alors que la majorité absolue est de 161. En difficulté pour gouverner, il a démissionné mardi matin.
NOTRE ANALYSE
La suite est encore imprévisible. Un retour aux urnes semble improbable mais n’est pas à écarter. Il verrait probablement la victoire de la coalition de droite (Lega, Fratelli d’Italia, Forza Italia) menée par notre allié Matteo Salvini… une perspective que la gauche veut à tout prix éviter.
Autre possibilité, celle d’un gouvernement technique rassemblant une majorité englobant la gauche et les centristes, potentiellement jusqu’à Forza Italia. Un tel système avait déjà été mis en place de 2011 à 2013 avec l’économiste Mario Monti. Il s’agirait avant tout d’un choix tactique, les socialistes du Parti Démocrate (PD) et le Mouvement 5 Étoiles (M5S) cherchant à faire oublier leurs échecs en se faisant discrets jusqu’aux législatives de 2023.
Enfin, un nouveau Premier ministre pourrait être désigné suite à un rééquilibrage des forces au sein de la coalition de gauche. Dans ce scénario, Conte pourrait même être reconduit car s’il devait être laissé de côté, il pourrait songer à créer son propre parti. Les sondages le créditent de 15 à 20% des voix, prenant tant au PD qu’au M5S ! Cette éventualité serait particulièrement bénéfique pour la Lega, qui mènerait une coalition soudée face à des adversaires se retrouvant éparpillés et possiblement irréconciliables.

Nicolas Bay