Interview Susanna Ceccardi ( Député européen de la Lega italienne – Groupe ID, membre de la commission des affaires étrangères)

La Coalition de centre-droit à laquelle la Lega appartient a
remporté de nombreux succès électoraux. Quelles sont les
perspectives pour vous et votre pays, l’Italie ?


En Italie, une coalition stable de centre-droit composée de la Lega, de
Fratelli d’Italia et de Forza Italia a fini par l’emporter lors des dernières élections générales de septembre 2022. Lors des dernières élections régionales dans le Lazio et en Lombardie, le centre-droit a triomphé. La Lega est également en forte hausse dans les sondages. Cela montre que l’enracinement du centre-droit est réel et cela se confirme également au niveau local. La victoire du centre-droit lors des dernières élections générales confère à l’Italie stabilité et autorité.

Quelle est la situation à gauche ?


La gauche italienne est divisée et querelleuse. Les primaires pour choisir la direction du Parti Démocrate, le principal parti d’opposition, ont eu lieu récemment. Elly Schlein, ancienne députée européenne qui s’est distinguée au fil des ans pour ses positions extrémistes, a été élue à la surprise générale. Elly Schlein incarne parfaitement le modèle de la femme politique woke : activiste de la cause homosexuelle, elle soutient le droit de tous les citoyens du monde à émigrer. Elle pense que limiter l’immigration est barbare ; elle adhère à toutes les folies euro-vertes qui visent à désindustrialiser l’Europe au nom de la nouvelle révolution prétendument écologique ; issue d’une famille riche, elle parle des travailleurs
mais n’en a jamais vu un de près.
La partie modérée du Parti démocratique est en profond désaccord avec
ses positions et certains prédisent une scission.

Quelle est la clef de votre succès ?


Les Italiens ont récompensé un programme gouvernemental clair basé
sur la défense des frontières de l’Italie : défendre les frontières de l’Italie signifie défendre les frontières extérieures de l’Europe. Protéger la
sécurité nationale pour protéger la sécurité européenne.
Nous avons promis à nos citoyens de protéger le marché européen des importations qui ne respectent pas les normes de production, de veiller à ce que l’UE signe des accords de libre échange en gardant toujours à l’esprit
que la transition écologique doit être progressive, sans détruire notre agriculture et nos entreprises.
Pour ces derniers, la protection et la valorisation du « Made in Italy » sont une véritable marque qui identifie le génie et la créativité italienne dans les
secteurs d’excellence du pays, de la mode au design et de l’architecture à
l’agroalimentaire. C’est pourquoi le gouvernement italien a voulu la promouvoir en créant même un ministère ad hoc.
Ce ne sont là que quelques-uns des points essentiels du gouvernement
qui préside aux destinées de l’Italie aujourd’hui.

Par quels principes résumeriez-vous votre action économique et
politique ?


Une plus grande autonomie énergétique, une plus grande sécurité à nos
frontières, la protection des secteurs clés de l’industrie italienne comme
l’industrie automobile, menacée par les dérives vertes de Bruxelles.
C’est ce que nous faisons en Italie, c’est ce que la Ligue et moi soutenons
chaque jour à Bruxelles comme à Rome.